« Aucun inconfort ne sera épargné au public. Il y a d’abord le dispositif scénique : une obscurité profonde, à couper au couteau, sous un chapiteau tout en hauteur. Le plancher légèrement incliné. Et l’obligation de rester debout, derrière un mince garde-fou, en surplomb par rapport au vide. (…) Il y a ensuite le texte, une logorrhée de mots et de chiffres dans laquelle l’insoutenable se mêle à la vétille, où les morts de Verdun côtoient ceux de Dachau, où l’invention du Zyklon B précède de peu celle du “ soutien-gorge à bonnets compensés ”. (…) La metteuse en scène toulousaine Solange Oswald a su tailler parfaitement dans ce fatras informatif puissant. Et mettre en condition le spectateur, vulnérable face à cette fresque qui laisse pantelant. »
Mathieu BRAUNSTEIN
Télérama, janvier 2009
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« Comme c’est sa marque de fabrique, le Groupe Merci place le spectateur dans une situation inédite, faisant quasiment de lui un personnage du spectacle. Assis en haut d’une fosse de cinq mètre mètres de haut, le spectateur découvre, en effet, en ce siècle à la manière d’un archéologue qui verrait surgir, par fragment, l’histoire d’une civilisation disparue… (…) les comédiens remontent à la surface, racontant, avec une expression sidérée, sidérante ou implacable, les évènements marquants de l’Histoire. C’est puissant, interpellant et le texte du tchèque Patrik Ourednik, clinique, analytique, donne le recul nécessaire face à ce qui reste, dans sa deuxième partie du moins, notre siècle, notre vie… Petite merveille de mise en scène (…), voyage au pays du cynisme, de l’humour noir mais aussi du burlesque tragique (…), frissons absolus dans le récit, pratique, comme un mode d’emploi, des camps d’exterminations nazis. À voir, à ressentir, à écouter. »
N.C.
La Dépêche du Midi – 9 juin 2012