Merci

Merci

de Alain BÉHAR & Patrick KERMANN

Objet nocturne numéro 

3
Installation plastique et sonore
création 1998

Notes & textes 

Il s’agit d’un objet à la croisée des arts plastiques et du théâtre qui œuvre à révéler la vitalité d’une parole contemporaine de jeunes auteurs
(Alain Béhar et Patrick Kermann).

Pour notre troisième objet nocturne, cette parole interroge le thème de « l’ex-voto ».  Sept éléments forment cet objet nocturne. Petites choses simples où l’être parle dans son couloir en n’étant entendu que par de rares personnes invitées à enfreindre le « pacte de discrétion socialement consenti »*.

Joël FESEL

*Georges BANU – Le rideau ou la fêlure du monde.

Générique 

Textes :
Alain BÉHAR et Patrick KERMANN (commande d’écriture)

Distribution (1998/2000) :
Installation plastique et sonore : Joël FESEL
Assistante : Virginie BAES
Direction d'acteurs : Solange OSWALD
Collaborateur artistique : Guy MARTINEZ
Régie : Stéphane MALAFRONTE
Musiciens : Bruno BAUDRY
Cinéaste : Boris CLARETT

Avec :
Séverine ASTEL,
Georges CAMPAGNAC,
Agnès CHAPELLIER,
Olivier CHOMBARD,
Marie-Laure HÉE,
Sébastien LANGE,
Frédéric MAIGNE,
Kaf MALÈRE,
Françoise OSTERMANN,
Alice ROBERT,
Juliette STEIMER,
Hassan TESSAYOUD.

Production :
Groupe Merci

Soutiens :
DRAC Midi-Pyrénées,
Conseil régional Midi-Pyrénées,
Conseil général de la Haute-Garonne,
Ville de Toulouse,
Espace des Arts, Mairie et Service technique de la Ville de Colomiers.

Création en 1998 à l’Espace des Arts de Colomiers (31)

Parfums de presse 

Joël Fesel, entre la matière et le son

« L’espace des arts de Colomiers abrite, jusqu’au 20 mai, d’étranges installations dont la sombre et massive silhouette se détache et tranche nettement sur le fond blanc des murs et du sol de la galerie.

C’est Joël Fesel, jeune plasticien vivant et travaillant à Toulouse, qui a ainsi investi les lieux pour une rencontre originale entre les arts plastiques et le théâtre, entre l’œuvre monochrome et la parole, entre la matière et le son. Car Joël Fesel a toujours présenté des œuvres “ parlantes ”, comme pour signifier haut et fort la prééminence du verbe. Un peu comme dans la tradition hindoue, pour qui “ le son est à l’origine de tout, le son est Dieu et tout être est son ”. Dans ses précédentes expositions, les textes et les sons émanant des œuvres étaient strictement incompréhensibles et ne valaient en fait que par leur mélodie.

À l’Espace des arts, l’œuvre a mûri, le verbe a pris sens et le soir du vernissage, des comédiens dirigées par Solange Oswald, du groupe toulousain Machine Arrière ont chuchoté ou déclamé des textes en passant juste leur tête à l’intérieur de chacune des sept installations, sorte de confessionnaux publics envahis par des spectateurs mi-voyeurs mi-confidents mais visiblement ravis par cette insolite rencontre à l’intérieur même de l’œuvre de l’artiste. Dans la caverne de Platon, les hommes en quête de vérité ne voyaient que leurs ombres.

Dans celles de Joël Fesel, ils trouvent dans la voix qui les interpelle des accents d’humanité, comme si la matière elle-même s’animait et prenait sens.

Objets inanimés, avez-vous donc une âme ? ”. Au questionnaire du poète, Joël Fesel a répondu d’avance et sa démarche prouve que si Jankélévitch avait raison en affirmant “ la musique impose silence aux bruits car l’écouter exige d’abord de se taire ”, les arts plastiques sont bien différents puisqu’ils s’accommodent fort bien du parasitage des sons. 

Trois autres interventions des comédiens sont prévues, les 22 et 25 avril, ainsi que le 14 mai. Le reste du temps, les magnétophones prendront la place des acteurs mais la rencontre avec le son sera bien respectée.

Joël Fesel, merci ! »

M.-H. M.
La Dépêche, le 8 avril 1998